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Le bail d’un logement que le locataire n’occupe pas réellement peut être résilié

Le 17 août 2021

Le bail d’un logement que le locataire n’occupe pas réellement peut être résilié.

En effet, si un appartement loué en résidence principale est habité moins de huit mois par an, le propriétaire peut mettre fin au bail après un constat d’huissier.

Le blog juridique du cabinet d’avocats Neu-Janicki, spécialisé en droit de l’immobilier, rappelle avec un arrêt récent de la Cour de cassation (3e chambre civile, 6 mai 2021, n°20-10.899) que la non-occupation est un motif valable de résiliation du bail.

En application des lois des 1er septembre 1948, 22 juin 1982 et 6 juillet 1989, un propriétaire peut en effet y mettre un terme si le locataire n’occupe pas les lieux pendant 8 mois. Rappelons que cette durée correspond au minimum nécessaire pour une résidence principale et c’est pour cela que l’on ne peut pas non plus louer sa résidence principale plus de 4 mois par an sur les plateformes de type Airbnb.

Dans cette affaire, la bailleresse avait constaté que son locataire n’occupait visiblement pas son appartement. Elle a pris soin de respecter toutes les formes en réclamant tout d’abord un constat d’huissier.

Selon ce dernier, l’appartement présentait plus l’aspect d’un débarras que d’un lieu d’habitation, puisqu’il était impossible d’y circuler vu son encombrement. Par ailleurs, la salle de bains était entièrement inaccessible et les courriers les plus récents trouvés sur place dataient de près de 6 ans. Des constatations confirmées par la gardienne qui a précisé ne jamais avoir constaté d’occupation des lieux depuis 6 ans.

Par ailleurs, l’entrée dans les lieux en l’absence de la locataire s’était faite légalement, autorisée par une ordonnance du juge du tribunal d’instance. De son côté, la locataire avait refusé de communiquer sa nouvelle adresse alors que la bailleresse, après changement des serrures pour rentrer sur place et refermer le logement, lui avait remis les nouvelles clés à sa première demande. Tous ces éléments ont permis de conclure que la résiliation du bail était pleinement justifiée et que la locataire n’avait droit à aucune des indemnisations qu’elle réclamait.

Tous ces éléments ont permis de conclure que la résiliation du bail était pleinement justifiée et que la locataire n’avait droit à aucune des indemnisations qu’elle réclamait.